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UNESCO : Défis de la révolution numérique pour les ONG
La Conférence du 12 au 14 décembre 2016 a pour thème de réflexion « Les défis de la révolution numérique pour les ONG ».
Elle est articulée autour de quatre sous-thèmes :
- La révolution numérique et son impact sur la diversité des expressions culturelles
- Les défis de l’accès numérique à l’information
- La formation en ligne relève-t-elle les défis des systèmes éducatifs dans le monde ?
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La science face à la révolution numérique : quelle éthique ?
Le thème de la conférence 2016 portait sur les défis de la révolution numérique pour les ONG.
- 1). Lors de la séance d’ouverture par le Directeur Général Adjoint en charge des ONG (Eric Falt), l’accent a été mis sur la diversité des ONG représentées à l’Unesco, la richesse des thèmes abordés dans les travaux communs (éducation, réchauffement climatique, révolution numérique, nouvelles problématiques éthiques…) et l’importance du rôle du Comité de liaison.
- 2). La conférence magistrale d’Eric Sadin (écrivain philosophe, auteur de l’ouvrage « la syliconisation du monde » 2016) a souligné les défis de la révolution numérique ( disqualification de l’action humaine avec le développement de l’intelligence artificielle, risques de marchandisation des évènements de la vie humaine ) et le rôle majeur des Ong dans la sensibilisation des populations à la nécessité de préserver la responsabilité individuelle et collective, ainsi que la diversité des cultures.
- 3). Lors de l’élection du nouveau comité de liaison (Martine Levy remplacée par Philippe Beaussant à la Présidence), le bilan de l’équipe 2015/2016 a permis de souligner la nécessité d’associer d’avantage les Ong dans la préparation, le déroulement et le suivi des forums internationaux organisés (cf. forums de Paris sur le rôle des femmes dans la lutte contre la pauvreté, de Pékin sur le rapprochement des cultures, de Querétaro sur la construction de la paix).
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4). Les différentes tables rondes, tout en reconnaissant les avancées majeures permises par le développement numérique dans la diffusion de masse des informations, ont souligné le rôle des ONG comme modérateurs et médiateurs qualifiés pour limiter les risques annoncés sur les populations plus fragiles, afin de:
- surmonter les problématiques d’accès à internet (langues minoritaires, handicapés…),
- privilégier les innovations frugales (enseignement dans les régions isolées, base cadastrale au Ghana avec la technologie des block chain),
- favoriser l’empowerment des populations (qualité des informations diffusées, sens critique),
- préserver les cultures locales (droits d’auteurs, politiques culturelles…),
- prendre en compte les implications éthiques et sociales de la révolution numérique (orientation de la recherche vers les besoins de la société; devoir de dissémination de l’information adaptée aux citoyens, conditions des chercheurs scientifiques),
- prendre en compte la lutte contre la pauvreté dans les pays les plus fragiles, en préalable à la libre circulation des ordinateurs,
- promouvoir la formation en ligne pour relever le défi des systèmes éducatifs dans les régions déshéritées (SMS pédagogiques…), elearning pour les handicapés.
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5). La réponse collective des ONG à la consultation sur le projet UNESCO 2018/2021 a permis de :
- confirmer les domaines de travail prioritaire (dialogue interculturel, lutte contre la discrimination, éducation en vue du développement durable, prévention de l’extrémisme violent, réglementation des nouvelles technologies) et l’importance à accorder aux jeunes (enfants déplacés par les conflits, petite enfance, femmes/filles/mères),
- prévoir de renforcer la coopération ONG/UNESCO dans les domaines à privilégier (éducation, avec alphabétisation des adultes, multilinguisme et égalité des genres ; ressources en eau, cop 22…).
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6). En conclusion, la conférence des ONG :
- a rappelé l’importance de l’action des ONG dans la mise en œuvre des actions prioritaires de l’Unesco (agenda 2030 sur le développement durable, forum des jeunes en 2017),
- demande à ce que les travaux de réflexion engagés en 2016 (éducation et migrants, sciences et éducation, urbanisme inclusif) soient poursuivis en 2017.
Jean-Maurice Beaux